Mont Valier

3 jours en Ariège

7/22/20236 min read

Le Mont Valier est un sommet emblématique du Couserans en Ariège.

Plusieurs itinéraires sont proposés pour explorer son secteur, dont un tour en 6 jours.

J’ai pour ma part préféré une randonnée de 3 jours, au départ de mon domicile à Castillon en Couserans.

L’occasion idéale pour moi de découvrir sous un nouvel angle ce lieu historique des Pyrénées Ariégeoises.

Et pour ce faire, j’ai fait le choix d’emprunter différents sentiers de grande randonnée (GR) et grande randonnée transfrontalier (GRT).

Un départ vers le Mont Valier par la vallée du Riberot

Partir à pied depuis chez moi impliquait nécessairement de marcher (et de faire un peu de stop !) jusqu’à ce qui allait être mon premier sentier : le mythique GR10.

Je le rejoins en effet au niveau de la Maison du Valier, au bout de la route qui traverse le fond de la vallée du Riberot.

Ce chemin remonte le versant est du Tuc du Coucou en direction du Col de Part au travers d’une forêt luxuriante aux essences multiples.

Après un peu plus de 400m de dénivelé et une fois sorti de ces forêts d’hêtres et de sapins, cette montée se poursuit dans un paysage plus montagnard caractérisé par sa végétation basse.

Dans cette ambiance des plus relaxantes, j’aperçois le tout premier troupeau de brebis de mon itinérance. Ils sont en effet nombreux à arpenter les flancs des montagnes ariégeoises durant l’été, période propice à l’estive.

Arrivé à la cabane du Trapech d’en Haut, je prends la direction du Sud en empruntant le GRT 54.

Ce sentier dégagé d’altitude est pour moi le lieu idéal pour prendre le temps de faire une belle pause.

J’ai ainsi pu contempler pendant plusieurs minutes une douzaine de vautours qui survolaient les sommets avoisinants.

Après avoir repris mon chemin, s’en est suivi un petite heure de marche pour arriver à ce qui constituera la fin de mon étape journalière : la cabane Trinqué

Ce modeste refuge non gardé offre un confort très sommaire.

Mais il s’apparente à du luxe après une bonne journée de marche.

Et il est, de surcroit, le point de vue idéal pour contempler un magnifique coucher de soleil.

En direction du refuge des Estagnous

Le lendemain matin, je suis parti à l’aube pour profiter de la fraicheur matinale. Cette dernière est en effet toujours très agréable lors des chaudes journées d’été.
Après avoir traversée le ruisseau de Peyralade puis remonté celui de Barlonguère, j’atteins les pâturages de l’étage alpin.

Ici, je prends le temps d’observer au loin un berger en plein travail. Il conduit son troupeau, accompagné de plusieurs chiens dont des patous des Pyrénées.

Le sentier me mène alors au Port de Barlonguère.
Lors de mes premières randonnées, j’étais surpris de voir des lieux se dénommer “port” dans les Pyrénées. Je sais depuis qu’il sont appelés ainsi car, dans le passé, ils servaient de lieux d’échanges de marchandises entre la France et l’Espagne.

Au sommet de ce col, une petite pause me permet d’admirer la beauté de ce paysage qui ne saurait laisser quiconque indifférent. En contre bas, l’étang long se dévoile à moi, avec en second plan, le Mont Valier.

L’étang long est d’ailleurs pour moi le théâtre d’une d’une scène assez triste. Plusieurs brebis mortes gisent au fond de celui-ci. Je pense qu’il s’agit probablement de la conséquence d’un dérochement causé par les violents orages des derniers jours…

La descente en direction de ce lac, puis de l’étang rond est bien longue ! Mes cuisses chauffent alors que le soleil est maintenant au zénith.

Le sentier est assez technique à cause de la forte inclinaison de la pente et également de son étroitesse.
Toutefois, de nombreuses mains courantes ont été installées pour aider les randonneurs à franchir ces passages.

Après ce passage délicat, je profite de la rive de l’étang rond pour me rafraichir un peu.

Puis, je poursuis mon chemin en direction du refuge des Estagnous.

Mais pour l’atteindre il me reste encore une belle montée d’environ un kilomètre et 300 mètres de dénivelé !

Fatigué de ce dernier effort, je m’attable à l’extérieur du refuge pour manger un sandwich au fromage local accompagné d’une boisson sucrée

Je suis toujours très heureux de trouver un tel service fournis par les refuges dans des endroits comme celui-là !

A l’assaut du Mont Valier

Après ce bénéfique moment de détente, je m’élance en direction du col de Faustin.

De là, un pittoresque paysage montagneux se dévoile à moi.

Toute la continuité et l’immensité des Pyrénées Ariégeoises en un clin d’oeil !

Je demeure plusieurs minutes face à ce décor, comme pour en déceler les moindres caractéristiques et singularités.

Puis j’emprunte les 200 derniers mètres de dénivelé en lacets pour atteindre le sommet du Mont Valier.

Et quelques mètres avant d’arriver à son point culminant, j’entrevois enfin la croix sommitale.

J’escalade quelques blocs rocheux sans grande difficulté et me hisse sur le toit de ce massif.

Un sentiment de bien-être m’envahit alors. De celui que l’on ne peut connaitre qu’au sommet d’une montagne, après de longues heures de marche.

Il contraste malgré tout avec ma fatigue qui est bien présente.

La vue panoramique à 360° sur la France et l’Espagne est spectaculaire.

Alors que les derniers randonneurs se trouvant au sommet entament leur redescente, je me prépare mon repas.

Un coucher de soleil des plus magiques l’accompagne.

J’installe ensuite mon campement. Mon sac de couchage recouvre mon matelas posé au sol, à un endroit où la disposition des pierres et roches me permet d’être un peu coupé du vent durant la nuit.

Un rapide retour dans la vallée

A mon réveil, alors que les premières lueurs du soleil pointent à l’horizon, l’environnement me parait si calme.

Il n’y a quasiment pas de vent.

Me rejoignent même 2 accenteurs alpins qui semblent s’émerveiller autant que moi devant ce merveilleux spectacle qu’est le lever de soleil.

Je mets un terme à ce long moment de contemplation et range mes affaires.

Je redescends par le même chemin que la veille et croise alors de nombreux randonneurs qui montent au sommet.

Le refuge des Estagnous est à nouveau synonyme de pause pour moi.

Je me prépare un café tout en appréciant la clarté du jour qui pénètre le cirque face à moi.

Quitter ce lieu n’est pas chose facile tellement le point de vue qu’il offre est exceptionnel…

Je rejoins alors le GRT55.

Durant la redescente, j’aperçois un troupeau de jeunes isards qui profitent de la fraicheur matinale pour se nourrir d’herbes recouvertes par la rosé.

J’atteins finalement la Maison du Valier plus rapidement que je ne le pensais.

Et après quelques dizaines de mètres de marche sur la route, une voiture s’arrête à mon niveau. Je reconnais alors Julie et Facundo, un couple que j’ai croisé la veille sur les sentiers. Se dirigeant vers Saint Girons, ils me proposent de me déposer à Castillon qui est sur leur route. Ce que j’accepte bien volontiers !

Durant les quelques minutes en voiture, je me remémore rapidement ces 3 jours de randonnée autour du Mont Valier.

Je garde le souvenir tant de la beauté sauvage des paysages Couserannais et des Pyrénées Ariégeoises que de la technicité des sentiers qui les parcourent.
Ce qui est certain, c’est que j’y reviendrai !

QUELQUES INFORMATIONS PRATIQUES

Départ : Parking de la Maison du Valier

Distance : 26km

Dénivelé : 3000m D+